Gérard de Nerval, "Une allée du luxembourg"
Odelettes, 1832

Gérard de Nerval, pseudonyme de Gérard Labrunie, ( 1808-1855 ) né et mort à Paris, est une figure majeure du romantisme Français. Ce court texte est issu des "Odelettes", publiée en 1832. Ce poème est de style romantique par ses thèmes comme par sa forme.
Dans une première partie, de nerval décrit une rencontre aussi brève que lointaine avec une jeune fille, qui le conduira au terrible sort d'en être profondément marqué et de réaliser qu'il est trop tard pour lui; il n'est plus dans le même monde que la demoiselle. De Nerval décrit un instant très court et très puissant. En effet même par la forme, la brièveté de l'action est parfaitement transmise au lecteur. Les phrases sont courtes, excessivement simples, notamment la première ( "Elle a passé, la jeune fille, Vive et preste comme un oiseau.") En parfaite harmonie avec son époque, l'auteur compare la demoiselle à un oiseau, le romantisme ayant toujours ce besoin de ce raccord à la nature.
Dans tout le poème, l'opposition entre l'auteur et la jeune fille est totale. La demoiselle tiens une fleur qui brille, symbole de jeunesse et de beauté ; "A la bouche un refrain nouveau" , elle se démarque de la démarche du poète, habité par ses obscurs pensées et ses longs vers complexes et sincères qu'il écrit et réécrit durant des heures décrivant son désarroi, et ses interminables questionnements face à la Mort et le Temps; elle, chante sa jeunesse. La deuxième idée qu'évoque l'auteur, c'est le sentiment qu'il pourrait éprouver pour cette jeune fille. Peut-être un instinct sublime, ou un terrible espoir, en tous les cas il décrit très précisément ce fantasme qu'incarne cette inconnue, qu'il ne voit qu'un très court instant et qu'il ne reverra sûrement jamais, qui pourrait être la femme de tous ses désirs, celle qui ferait son bonheur le plus absolu.
Encore une fois l'opposition se fait sentir, "Qui venant