La liberté culturelle dans un monde diversifié
La liberté culturelle dans un monde diversifié
Comment la nouvelle Constitution de l’Irak satisferat-elle les demandes de représentation juste des chiites et des Kurdes? Parmi les langues parlées en Afghanistan, lesquelles la nouvelle Constitution devrait-elle reconnaître langues officielles de l’État – et combien d’entre elles? Comment la cour fédérale du Nigeria procèdera-t-elle face à une décision de la loi de la charia sanctionnant l’adultère par la mort? Le Parlement français approuvera-t-il la proposition d’interdiction du foulard et d’autres symboles religieux dans les écoles publiques? Les Hispano-américains aux ÉtatsUnis résisteront-ils à l’assimilation au sein de la culture américaine dominante? Y aura-t-il un accord de paix mettant fin aux combats en Côte d’Ivoire? Le Président bolivien démissionnera-t-il à la suite de la montée des protestations des populations autochtones? Les pourparlers de paix visant à mettre un terme au conflit tamoul-cinghalais au Sri Lanka n’aboutirontils jamais? Voici juste quelques gros titres de ces derniers mois. Gérer la diversité culturelle est l’un des défis fondamentaux de notre époque. Longtemps considérés comme des menaçant l’harmonie sociale, les choix comme ceux-ci – portant sur la reconnaissance et la conciliation des différentes appartenances ethniques, religions, langues et valeurs – sont une caractéristique incontournable du paysage politique du XXIe siècle. Dirigeants et théoriciens politiques de tous bords ont plaidé contre la reconnaissance explicite des identités culturelles, qu’elles soient ethniques, religieuses, linguistiques ou raciales. Le résultat, le plus souvent, a été la suppression des identités culturelles, parfois brutalement, au titre de politiques étatiques – par le biais de persécutions religieuses et de nettoyages ethniques, mais également par l’exclusion quotidienne et la discrimination économique, sociale et politique. Aujourd’hui, la nouveauté réside en la montée des