La liberté (Locke)
[La liberté comme pouvoir de faire ce qu'on veut]
[A. La loi, contrainte formelle, limite la liberté]
La liberté se définit d'emblée comme absence de contrainte : est dit libre l'homme qui n'est pas enchaîné, pas soumis, celui qui n'est emprisonné ni entravé par rien d'extérieur. Ainsi, être libre c'est ne pas être esclave, ne pas être prisonnier, ne rencontrer aucun obstacle à la réalisation de sa volonté, la contrainte désignant justement ce qui empêche d'agir librement. La loi prend l'apparence d'une contrainte formelle en tant qu'elle interdit et oblige, et son absence définit la liberté de droit : « suivant (la liberté) de droit, un esclave n'est point libre, un sujet n'est pas entièrement libre, mais un pauvre est aussi libre qu'un riche » (Leibniz, Nouveaux Essais). La liberté suppose l'autorisation de faire ce que l'on veut. La loi est alors un obstacle à la liberté, contrairement à ce qu'affirme Locke.
[B. La conception anarchiste]
La liberté entre donc nécessairement en conflit avec les lois qui régissent les modes des actions humaines, et c'est ce que dénonce le mouvement libertaire, affirmant qu'il « est interdit d'interdire ». Si « la liberté est indivisible », comme l'affirme Bakounine, retirer à l'homme un peu de ses prérogatives, c'est finalement anéantir sa liberté. C'est ainsi que l'on a pu contester l'autorité politique, arguant que chacun devrait pouvoir agir à son gré. Mais n'est-ce pas utopique ?
[II. La liberté exclut-elle toute soumission aux lois ?]
[A. De la nécessité des