La liberté
Introduction
La liberté de Dieu
La liberté de l'homme
Fatalisme ?
Liberté de la volonté ?
Libre tristesse ?
La liberté du criminel
Comment devient-on libre ?
Être libre ?
On trouve au début de l'Ethique (E1D7) l'idée selon laquelle la liberté est le pouvoir d'être soi-même cause de son être et de ses propres actions, alors que la contrainte consiste à être et agir en étant déterminé par autre chose que soi-même. D'emblée, Spinoza oppose liberté et contrainte et non pas liberté et nécessité. Il peut y avoir "libre nécessité".
Il y a de fait une différence notable entre être autodéterminé et être "hétéro" déterminé. Mais le sens commun s'insurge : même si je ne suis déterminé que par moi-même, cela signifie bel et bien que je n'ai pas le choix, que je suis dans l'ordre de la nécessité. Or la notion ordinaire de choix semble indiquer l'idée d'une indétermination foncière de la volonté. Celle-ci serait un pouvoir indéterminé de se déterminer.
La réponse de Spinoza est simple : tout dans la nature doit être déterminé puisque la nature (ou Dieu) existe nécessairement (E1P28), si l'on croit malgré tout que la volonté choisit sans cause, on ne fait qu'ignorer les causes qui l'ont déterminée, car les hommes sont souvent conscients de leurs désirs sans être conscients des causes de ceux-ci (E1 appendice). L'expérience du libre arbitre est donc une expérience aveugle, une illusion.
La liberté de Dieu
Au niveau de Dieu, on comprend facilement qu'il puisse être absolument libre, au sens d'autodétermination, car rien n'existe en dehors de lui, pouvant déterminer son être et son activité. Il ne saurait donc être contraint à quoique ce soit. Croire qu'il lui manque un libre arbitre, lui permettant de revenir sur la nécessité de son être, c'est croire qu'il lui manque l'indétermination. Or l'indétermination ne peut rien produire, rien ne peut venir de rien, c'est donc une impuissance. Donc manquer de "libre-arbitre", ce n'est pas vraiment manquer de