la litterature comparee
LITTÉRATURE GENÉRALE ET COMPARÉE ET IMAGINAIRE
L'imaginaire est sans conteste une notion à la mode. À parcourir certaines bibliographies, on serait tenté de le voir comme «l'apothéose amusante de tout», mots par lesquels André Breton le définissait dan Poisson soluble. Il n'est pas exagéré d'avancer que chaque discipline a le sien: imaginaire des littéraires, des historiens, des sociologues, des psychanalystes . . . Les comparatistes peuvent-ils prétendre avoir le leur? Formulée en ces termes, la question est oiseuse ou ridicule . Mais il semble bon de réfléchir sur ce que peuvent être la nature, les contours et les enjeux d'un imaginaire «comparatiste» . Celuici ne peut de prime abord procéder que de ces «images», de l'imagologie ou étude des représentations de l'étranger, champ de recherches traditionnel en littérature comparée et qui a connu depuis un quart de siècle quelques renouvellements . Ceux-ci lui ont d'ailleurs donné une nouvelle légitimité. Mais l'imaginaire peut offrir aussi des perspectives à la littérature générale. Il est à nos yeux la meilleure voie pour jeter les bases théoriques d'une réflexion sur la littérature, envisagée moins dans sa nature que dans sa fonction .
C'est à juste titre que dan L'imagination symbolique, 1964 (4ème éd., 1984 : 7), Gilbert Durand remarque qu'aune extrême confusion a toujours régné dans l'emploi des termes relatifs à l'imaginaire» . Il n'est pas sûr que la suite immédiate de son propos ait permis d'y voir plus clair. En effect, à partir de la proposition selon laquelle la conscience peut se représenter le monde de deux façons différentes, il pose une distinction qui risque d'être égarante entre une conscience «directe» ou «perception», «sensation» et conscience «indirecte» dans laquelle l'objet, absent, est «re-présenté» . De fait, G.
Durand revient sur cette distinction première pour avancer que la conscience dispose de
«différents degrés de l'image», «selon que cette