La manipulation des icônes
lundi 14 janvier 2008 par Ronnie Ramirez
La photo de présentation de l’article a été prise par un des photographes de l’agence Associated Press à Caracas, le 7 novembre 2007.
Des “pistoleros” bolivariens défoncent une porte à l’école de travail social de l’Université centrale du Venezuela et pointent leur arme sur des étudiants opposés au régime. Le NON à la réforme constitutionnelle, imprimé sur le T-shirt coloré de la victime atteste qu’il s’agit bien de jeunes de l’opposition. Recadrée en évitant l’affiche du OUI sur le coin gauche, la photographie est largement répandue et jointe de commentaires incriminant les partisans d’Hugo Chavez. El Nacional publia en première page cette photo avec le titre “embuscade Chaviste”. En peu de temps, ce cliché est devenu l’icône de l’opposition estudiantine au Venezuela.Ce jour-là, une manifestation d’étudiants opposés au projet de réforme de la Constitution avait défilé devant le tribunal suprême de justice pour demander la suspension du référendum à venir le 2 décembre. Au même moment, à l’Université centrale du Venezuela (UCV), avait lieu une concentration de partisans du OUI aux réformes... Les gardes anti-émeutes ont donc escorté la manifestation pacifique jusqu’à son retour sur le campus universitaire pour éviter l’affrontement. Selon l’organisateur de la manif, Ricardo Sanchez, président de la fédération des étudiants de l’UCV (depuis le 17/11/07), un de leur bus garé a pris feu. Poursuivis par des étudiants d’opposition, des sympathisants du gouvernement, présumés auteurs de l’incendie, se sont réfugiés à l’école de travail social, quand un groupe de motards armés est soudainement apparu, tirant sur eux.
Sandra Sierra, journaliste à l’Associated Press, affirme dans son article du 8/11/2007 que 80.000 étudiants manifestaient contre l’extension des pouvoirs du président Hugo Chavez et que des hommes armés ont ouvert le feu sur les étudiants, puis se sont retranchés dans