La marche à l'amour
Intro :
Gaston Miron est un poète et éditeur québécois qui écrivit son œuvre L’homme Rapaillé, dans les années 1970 (date de la sortie de la dernière édition, car cette œuvre a été de nombreuses fois réécrites). Le recueil de Gaston Miron tend à se confondre avec la situation sociopolitique du Québec des années 60-70. Mais au-delà de l’écho politique qui résonne dans l’Homme Rapaillé, il nous est permis de voir la singularité d’une poésie Québécoise. Miron nous entraîne dans les méandres d’une société québécoise en souffrance et met des mots sur le malaise poético-linguistique d’un peuple entier. Miron est qualifié de poète « oral » car ses vers sont truffés d’expressions populaires de québécismes et ils possèdent une certaine musicalité. Cet auteur est issu du « Québec profond », dès son plus jeune âge, il a ressenti la domination de l’anglais et des anglophones. Eternel et tourmenté, il portera comme une malédiction la lancinante interrogation de l’identité et de l’existence c’est l’homme d’un combat et d’un livre.
Le poème que nous allons à présent étudier s’intitule « La Marche à l’Amour », titre d’un poème, mais également d’une séquence regroupant plusieurs poèmes. Cette partie est la seconde du recueil, elle regroupe sept poèmes dont celui que nous allons étudier. On retrouve dans cette grande section, un sentiment d’aliénation. Pour le poète, l’aliénation des Canadiens français se culmine dans la tragédie du poète : il souhaite délivrer son peuple par sa poésie, mais il comprend que c’est impossible à faire. « La marche à l’amour » est la découverte des difficultés et des confusions de l’amour, car il faut savoir que chez Miron, l’amour est une grande problématique. Ce poème relate un amour atteint par une impossibilité d’être, il s’exprime d’ailleurs sous forme de quête, d’un horizon vers lequel l’homme est en marche.
Nous allons nous interroger sur la fonction de ce poème : une poésie