La migration des intellectuels antillais vers la métropole
"La migration des intellectuels antillais vers la métropole"
Par
Marie Amadis
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Le XXème siècle s'est révélé siècle de changements sociaux et culturels déterminants; en France, de nombreux mouvements artistiques se formaient et se défendaient contre la littérature et l'art bourgeois des intellectuels français, comme par exemple le mouvement du surréalisme fondé par André Breton. C'est dans le creuset parisien que les jeunes artistes et écrivains évoluent, se rencontrent et se révoltent contre une société figée dans des idéaux culturels contraignants et restrictifs qui ne leurs correspondent plus. Dans ces années-là (dans les années 1920 à peu près), des étudiants antillais se voient offrir des bourses afin de poursuivre leurs études en métropole, à Paris. Leur rencontre brutale avec des mouvements tels que ceux du surréalisme et du communisme ont un impact déterminant sur eux: ils prennent conscience de leur condition d'anciens-colonisés, de la condition socio-culturelle de leurs îles ou de leurs pays (ils viennent essentiellement de Martinique, de Guyanne et de pays africains), et n'hésitent pas à se saisir des armes que leur fournissent leurs anciens colonisateurs afin de se défendre contre l'injustice de leur condition: la littérature. Il est intéressant de constater que ce sont leurs anciens colonisateurs qui les forment, leur permettent d'étudier, et de cette façon leur font prendre conscience de leur condition sociale et leur donne l'occasion d'y réagir. La littérature qui va naître de ce mouvement formé par les Noirs expatriés de France est une littérature écrite d'origine récente, et qui se veut volontairement différente des oeuvres écrites par les quelques rares lettrés Noirs qui, jusqu'alors, ne se contentaient que d'imiter les manières de composer françaises, anglaises ou portugaises, et n'étaient que de pâles copies de ce que