La mobilité sociale
Il n’en est plus de même dans une société qui lie l’activité au diplôme. L’attention s’est donc portée sur les effets de l’école sur la M-S. A l’issue de leurs études, les sociologues se sont mis d’accord sur le constat suivant : l’école peut être l’instrument d’une mobilité individuelle ascendante. Tous les ans, de nbx enfants issus des classes populaires bénéficient de cet ascenseur social.
Ces réussites individuelles ne peuvent pas masquer le fait que l’égalité des chances face aux diplômes n’est pas acquise. Elle devrait se traduire par une même probabilité d’accès aux différentes filières. Or, les enquêtes sociologiques montrent que la réussite scolaire des enfants de cadres est supérieure à celle des enfants d’ouvriers.
Il n’y a pas non plus égalités des jeunes diplômés face à l’emploi. A diplôme équivalent, les enfants issus des milieux sociaux favorisés réussissent professionnellement mieux que les autres
Il ressort des deux premiers points que l’école, en dépit des espoirs qui étaient placés en elle, permet occasionnellement une mobilité sociale individuelle ascendante mais ne corrige pas globalement les inégalités sociales. Si tous les sociologues s’accordent sur ce constat, ils ne donnent pas tous les mêmes explications.
Pour Bourdieu et Jean-Claude Passeron (Les Héritiers 1964, La Reproduction 1970), l’école a comme fonction sociale de légitimer la reproduction sociale. Elle permet à la classe dominante de maintenir ses positions sociales, tout en faisant accepter ces inégalités de position par l’ensemble de la population. Ce mécanisme repose sur des règles de jeu scolaire ou, du moins, universitaire (valorisation des connaissances pures et « désintéressées » de la compétence linguistique, de l’abstraction, etc.) qui donnent un avantage immédiat à ceux dont l’habitus est déjà formé dans ce sens. Tous les élèves et étudiants qui, par leur éducation,