La mondialisation
En 25 ans, l’Asie s’est développé trois fois plus que l’Amérique et six fois plus vite que l’Afrique. Sa part du produit mondial dépassera bientôt celles de l’Europe et de l’Amérique du Nord. Dans quelques pays d’Asie, il y a une répartition relativement équilibrée et donc l’accroissement de l’épargne domestique. La Malaisie ne compte 2% de pauvres et la Corée du Sud 5%. Les financements extérieurs n’apparaissent que comme un complément à un processus largement interne. Et d’ailleurs, l’aide publique au développement (APD) à destination des pays en développement (PED) est passée de 50% à 20% du total et dans les pays développés (PD), l’APD est tombée en 1998 à O, 24% du produit intérieur brut (PIB). (Source : PNUD, le courrier n° 164, juillet- août 1997, p.5-6).
Depuis dix ans, le PIB de l’Afrique a augmenté de 1,7% par an. La situation économique s’est globalement améliorée depuis fin 1994 pour aboutir à une augmentation de 5% du PIB en 1996, après vingt ans de baisse du revenu réel par tête. L’aide finance est 11% pour l’Afrique subsaharienne - contre 1,2% pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord, 0,7 pour l’Asie et 0,4% pour l’Amérique latine - mais il faut constater qu’en dix ans le ratio de l’aide par rapport au produit national brut (PNB) est passé de 22% à 7,8%. (Source : PNUD, ibidem).
Après une telle exposition des chiffres, les évangélistes de la mondialisation, séduits par son charme, veulent s’approprier de ces chiffres inévitablement captivant et de ce succès. Cependant, pour l’Asie, il ne s’agit pas d’une conséquence directe de la mondialisation libérale,