La monnaie et ses mécanismes
La monnaie est un des instruments les plus utilisés dans la vie quotidienne. C’est une unité de compte (permet de mesurer la valeur de biens hétérogènes), un instrument de paiement (équivalent général) et une réserve de valeur (c’est-à-dire un actif de patrimoine). L’auteur propose une analyse des formes que peut prendre la monnaie, sa place parmi les autres actifs, sa circulation dans l’économie, ainsi que les changements qui l’ont affectée, notamment par le biais des politiques monétaires et par l’évolution des formes des marchés financiers.
I- La monnaie, instrument de paiement
1.Evolution des formes de la monnaie. Les premières formes de monnaie auraient cinq mille ans. La monnaie prenait au départ la forme de biens ayant une valeur intrinsèque (métaux précieux). Les systèmes monétaires métalliques (la monnaie métallique a été successivement pesée, comptée puis frappée) garantissaient la stabilité de la monnaie. L’étalon-or, abandonné en France en 1914, permettait à l’or de circuler tout en ayant un pouvoir libératoire ; il facilitait le change entre monnaies. Depuis 1976, l’or est démonétisé au niveau international.
La monnaie de papier (billets) possède une valeur intrinsèque dissociée de la valeur faciale. L’émission de billets a suscité un débat entre l’école de la circulation (currency principle) et l’école de la banque (banking principle) au début du 19ème siècle en Angleterre. L’Angleterre applique le currency principle : émission de billets couverte à 100% par des encaisses-or ; la France applique le banking principle : liberté d’émission à condition de pouvoir assurer la convertibilité-or des billets émis. L’Etat peut, comme en 1848 et en 1914, faire appliquer un « cours forcé » des billets (l’émetteur peut refuser de convertir des billets en espèces métalliques) afin d’éviter le risque d’une demande simultanée de remboursement des agents, en plus du « cours légal » existant (la loi, depuis 1939, contraint indirectement les