La monnaie
Au cours de l’Histoire la monnaie a pris des formes diverses (1). Suivant un processus de dématérialisation, les formes monétaires sont passées de la monnaie-marchandise à la monnaie virtuelle dans l’ère contemporaine. Actuellement, la monnaie est essentiellement scripturale, c’est-à-dire constituée d’avoirs matérialisés par une inscription dans les comptes bancaires ou postaux dont les principaux instruments de circulation sont les chèques et les cartes bancaires (2). Les banques ont le monopole de la création de monnaie scripturale tandis que la monnaie fiduciaire est émise par la banque centrale. Cette « monnaie centrale » représente près de 10 % du total des encaisses des agents non financiers (entreprises, ménages, administrations), principalement sous la forme de billets. La monnaie centrale joue un rôle important dans le système monétaire car elle est utilisée — sous forme de monnaie scripturale — dans les règlements interbancaires nécessités par les transferts effectués par les clients d’une banque à l’autre (3).
1. Évolution des formes de la monnaie Les premières formes de monnaie seraient apparues cinq mille ans avant notre ère. Au départ, la monnaie a pris la forme de biens ayant une valeur intrinsèque : c’est la monnaiemarchandise. Si l’on met à part les monnaies primitives (coquillages, étoffes, ou bétail qui se disait pecus en latin, ce 6
qui a donné le mot « pécuniaire »), les monnaies-marchandises ont été constituées, dès la plus haute Antiquité, par des métaux précieux. Par la suite, avec le développement des échanges, les signes monétaires ont pris des formes « nominales » : ce sont les billets et la monnaie scripturale qui n’ont pas de valeur intrinsèque, à la différence des espèces métalliques. La monnaie métallique La monnaie métallique a connu trois grandes étapes : — la monnaie pesée : en Égypte, deux mille ans avant notre ère, la monnaie pesée apparut sous forme de lingots encombrants dont il