la moral releve t elle de la competence de l'etat
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L’État doit-il s’occuper de nous au point de contrôler notre morale de façon inquisitoriale ? Cela ne mettrait-il pas en danger notre liberté ? Par ailleurs, nos grands parents regrettent souvent les cours de morale donnés à l’école primaire et qui forment le civisme. En effet, derrière la loi, il y a une morale ; alors pourquoi renoncer à cette consolidation de la loi dans les esprits ? Afin de nous sortir de ce mauvais pas, de ce choix impossible – puisque les deux branches de l’alternative sont défendables – nous examinerons l’articulation entre libre-arbitre et liberté politique ; puis nous nous pencherons sur le danger de la propagande d’une classe faite au détriment des autres classes ; et enfin, nous verrons l’articulation entre bonheur et raison.Le mot « État » dérive du latin « sto » : « je me tiens debout » et donc il est par définition destiné à désigner une institution stable. Quant à la morale, loin d’être une institution politique, elle est une institution d’abord interne à notre esprit semble-t-il dans le cas où elle serait juste historique. Et si elle était transcendantale, elle serait une structure de base de notre pensée, par exemple sous la forme de l’impératif catégorique pour parler comme Kant. Le rapport à l’État serait très distant dans le deuxième cas, moins dans le premier. Une troisième possibilité serait que la morale soit transcendante : venue des idées platoniciennes ou de Dieu vu à la manière de Saint Thomas d’Aquin.
Cependant l’articulation État-morale n’est impossible dans aucune des trois optiques car le mot « devoir » constitue un ciment efficace pour relier les notions, puisqu’on parle de devoir moral et de devoir civique en laissant entendre que l’un est derrière l’autre – pas le même selon les optiques. Par conséquent il est envisageable que le devoir moral relève de la compétence de l’État. Si la morale est derrière la loi, on se trouve capable de dire avec Kant qu’a très long terme, au cours de l’histoire humaine, le légal