La morale peut-elle être source d’inspiration poétique ?
Parce que pour lui la morale est affaire du peuple, Mallarmé semble la placer dans le domaine de l’ordinaire et du banal ; Or, la poésie s’inscrit dans un autre registre, celui d’une création non pas amorale ou immorale, mais qui ne doit pas accorder trop d’importance à la morale. Si donc les poètes ne prospectent pas, ni n’explorent le domaine de la morale, il paraît essentiel de délimiter au contraire le domaine d’investigation dans lequel ils inscrivent leur création. Il faut dire que si la morale empêche l’inspiration poétique, c’est parce qu’elle est coercitive et contraignante ; D’où la nécessité de libérer la poésie de toute contrainte. A ce sujet EDGAR ALLAN Poe dans Le principe de la poésie affirme : « [La poésie] n'a aucun rapport ni avec le devoir ni avec la vérité. ». Elle peut alors être considérée comme une source d’inspiration spontanée et parfois improvisée et qui ne souffre d’aucune contrainte morale ou ne vise une utilité quelconque, sinon de maintenir le poète dans une profonde imagination, dans le rêve, bref dans l’abstraction. Cette conception de la poésie est surtout développée chez les romantiques dont l’épanchement lyrique et l’expression des sentiments sont libres. De plus, chez les parnassiens la poésie ne cherche pas à être utile ou ne vise pas une finalité morale, elle est surtout un moyen de