Les substances chimiques qui contrôlent la douleur : les morphiniques La morphine et ses dérivés La morphine est un alcaloïde extrait de l’opium du pavot Papaver somniferum. Pour recueillir l'opium, on pratique en général des incisions superficielles dans les capsules des pavots pour que s'écoule un suc laiteux qui se dessèche, s'oxyde à l'air et prend alors une couleur brunâtre. Après malaxage, cette substance devient l'opium qui contient environ 10% de morphine. Elle constitue le plus vieux remède connu par l’homme pour lutter contre la douleur. Malgré une utilisation depuis de nombreux siècles, les mécanismes d’action de cette substance sur la modulation du message douloureux, au niveau cérébral, n’ont été découverts qu’au cours de la deuxième moitié du XXème siècle. A partir de 1952, la synthèse chimique de morphine et de dérivés morphiniques est possible. La construction de molécules énantiomères (isomères optiques) permet d’obtenir des substances dont la structure tridimensionnelle est proche mais dont les effets pharmacologiques sont différents : Le lévorphanol, puissant analgésique; L’étorphine, puissant analgésique; Le dextrorphan est dépourvu d’effet analgésique Le principe actif de l'opium fut découvert par F. Sertuner (1805) et baptisé morphine en référence à Morphée le dieu grec des rêves. Mise en évidence de l'effet analgésique de la morphine L’injection de morphine dans l’espace sous arachnoïdien, au niveau lombaire, chez le rat, induit une analgésie totale qui se traduit par l’absence de réponse aux stimulations nociceptives ( test de la plaque chauffante, pincement de la queue...). La transmission du message nociceptif est donc inhibée en présence de morphine. Ceci est clairement démontré par l’absence de signaux électriques enregistrés au niveau des cellules spino-thalamiques de la corne dorsale lors de la mise en jeu des fibres C. Cette action est spécifique puisque les messages véhiculés par les fibres A? et A? qui