La mégalopole japonaise
Intro.
Dans une économie mondialisée, certains espaces apparaissent privilégiés. Leur concentration d’activité et d’hommes et leur haut degré de richesse constituent un modèle envié du reste de la planète. Les mégalopoles-ces objets géographiques exceptionnels- représentent comme l’aboutissement de l’évolution spatiale. Des espaces mutants, en quelque sorte, dont l’évolution a été particulière et leur assure aujourd’hui la prééminence.
Des trois que compte la planète, la mégalopole japonaise apparaît très originale. Comme les autres, elle peut être définie comme une concentration exceptionnelle d’hommes et d’activités, de villes et de richesses, aux fonctions de commandement étendues. Mais pour chaque caractéristique commune, des traits spécifiquement japonais émergent, dont il faudra faire état.
La mégalopole japonaise est d’abord un centre d’impulsion, quelle que soit l’échelle envisagée. Mais, dans cet espace dont la métropolisation s’accroît sans cesse, les effets négatifs de la concentration spatiale se font sentir de manière parfois dramatique.
I. Un centre d’impulsion à de multiples échelles.
1. Un immense espace urbain hautement intégré.
La mégalopole japonaise est une zone de 1300 km de long environ, sur 50 km de large, qui borde la façade pacifique et la mer intérieure du Japon et s’étend de Sendai, au nord, à Kumamoto au sud, sur l’île de Kyushu. Sur ces plaines littorales, assez exiguës, se concentrent près de 100 millions d’habitants, soit 80% de la population du pays : un premier trait spécifique. L’espace est fortement urbanisé, autour de grandes métropoles : Tokyo, 1ère agglomération mondiale avec 33 millions d’habitants, dans la plaine du Kanto ; Osaka-Kobé (20 millions avec Kyoto) ; Nagoya (14 millions). Le Tokaïdo, plaine côtière entre Tokyo et Osaka, concentre la moitié de la population japonaise sur seulement 3% du territoire. La mégalopole japonaise est plus dense que les autres.
Cet espace est