La nature humaine vue par racine et pascal au xviième
Le XVIIème siècle a été surtout marqué en France par la montée en puissance du pouvoir absolu du roi et par les différentes réformes entreprises par l'Église catholique. C'est au cours de cette période agitée qu'apparaît le jansénisme. Initié par Cornélius Jansen, évêque d'Ypres, ce mouvement religieux, d'inspiration augustinienne, se démarque du catéchisme officiel de l'Église catholique par le fait qu'il affirme que l'homme tend vers le Mal de façon naturelle et que seul la grâce de Dieu peut le pousser vers le Bien et le détourner de la ‹‹ délectation terrestre ››. Le jansénisme avait de nombreux disciples en France parmi lesquels Jean Racine et Blaise Pascal. Ces deux grands auteurs avaient donc une vision assez similaire de la nature humaine mais ils n'étaient évidemment pas d'accord sur tout.
Commençons avec Racine et ses nombreuses tragédies qui se déroulaient, pour la plupart, dans l'Antiquité. Ce dernier a réussi à dépeindre à merveille le caractère tragique de la nature humaine. Les personnages que Racine a créés sont souvent victimes de leurs propres sentiments. Ils les subissent en quelque sorte. Dans Andromaque par exemple, à la scène 3 de l'acte IV, Oreste essaie tout d'abord de raisonner Hermione qui lui demande d'aller tuer Pyrrhus, mais à la fin de la scène, la passion prend le pas sur la raison et Oreste accepte d'aller venger sa bien aimée. On le constate particulièrement bien aux vers 1249 à 1252 dans lesquels Oreste dit : "Non, je vous priverai de ce plaisir funeste, madame : il ne mourra que de la main d'Oreste. Vos ennemis par moi vont vous être immolés, et vous reconnaîtrez mes soins, si vous voulez." Les personnages agissent de manière précipitée sans prendre le temps de réfléchir aux conséquences de leurs actes. Un autre aspect qui est à relever est l'atmosphère relativement violente qui règne dans les tragédies de Racine. Les assassinats et autres suicides y sont monnaie courante.