La nourrice dans roméo et juliette (shakespeare)
I/ un personnage haut en couleur :
1) un personnage du corps
Par sa fonction initiale, la nourrice de Juliette est un personnage secondaire lié au corps. Secondaire par son statut de servante, liée au corps car elle a nourri Juliette en même temps que sa propre fille Suzanne ; elle ne se prive d’ailleurs pas de s’en vanter auprès de Juliette devant sa mère : « tu étais le plus beau bébé que j’aie nourri » p.67 I-3 v. 61 ou de Roméo « Moi j’ai nourri sa fille » p.91 I-5 v.112, et semble en tirer une véritable gloire personnelle : « Un honneur ! Si je n’étais pas ta seule nourrice/ Je dirais que la sagesse, tu l’as sucée au téton »p.69 I-3 v.68-69. Ainsi, contrairement au registre noble de la tragédie, la tonalité introduite par la nourrice est davantage rattachée à la comédie par les références au corps. Après sa course auprès de Roméo elle se plaint : « Là, que mes os me font mal ! Et j’en ai fait une trotte ! » v.26 II-5 p.137, « vous ne voyez pas que je suis hors de souffle » v.30 p.139 », « Seigneur que la tête me fait mal ! Quelle tête quelle tête j’ai là !
Elle bat comme si elle allait éclater en mille