La pensée baroque
Un idéal intellectuel
Le doute : il résulte de la perte des certitudes qu’enseignait la tradition, celles d’un monde fait pour l’homme, à sa mesure, centré sur lui (géocentrisme), et dans lequel il évoluait suivant un système de signes préétablis qui donnait sens et signification à sa vie. Les nouvelles certitudes, l’homme baroque les cherche soit dans la science nouvelle inaugurée par Galilée, Descartes, Pascal, Leibniz puis Newton etc., soit dans une foi renouvelée, détachée des fausses certitudes de la raison, préférant l’absurdité de la croyance (credo quia absurdum) à une rationalisation a posteriori, soit dans les deux, dans une forme de déchirement pascalien de l’âme.
Une morale
Elle se fonde sur une suite de paradoxes, avant même le « si Dieu est mort alors tout est permis » de Dostoïevski, le légiste baroque Bodin dans sa République montre la nécessité de la croyance pour assurer l’ordre social, si la science ne fonde plus sa recherche sur la théologie, la politique a besoin d’elle pour justifier le pouvoir du monarque image de Dieu.
La morale n’a pas d’autre justification que de conduire à la vie sainte, le XVII° siècle baroque est un siècle de saints, après sainte Thérèse d’Avila et saint Jean de la Croix au XVI° siècle, saint Vincent de Paul, saint François Xavier etc. Les grandes figures mystiques n’ont de cesse de montrer que ce qui est folie pour le monde est véritable sagesse aux yeux de Dieu
Une conception politique et sociale
Le machiavélisme avait été la pensée politique du siècle précédent, les politiques baroques se réclament bien davantage de l’héritage d’Érasme (le codicille d’or). Le prince est au service de son peuple dont il est l’époux mystique et donc le chef, il représente le Christ comme corps séculier de celui-ci, alors que le pape le représente comme corps spirituel. Comme le Christ, le roi possède une double nature, humaine et divine, ce qui est divin en lui c’est la souveraineté, elle est immortelle,