La peste commentaire composé

1155 mots 5 pages
C’est avec la même pudeur qu’il nous dévoile sa sensibilité, mais son portrait affectif s’enrichit de tout ce qu’il révèle involontairement de lui-même. Il semble vivre douloureusement la contradiction entre une sensibilité très vive, une soif de tendresse et de chaleur humaines, et les exigences de son métier, qui étaient déjà absorbantes avant la peste, et qui l’obligent désormais à une plus grande rigueur encore : il lui faut lutter contre l’abstraction, avec des moyens appropriés, en oubliant les individus et toute faiblesse due à la sensiblerie. Il a perdu beaucoup d’illusions, mais il garde la nostalgie d’un univers humain transparent et chaleureux :

Il s’adresse au journaliste Rambert avec "le langage d’un homme lassé du monde ou il vivait, ayant pourtant le goût de ses semblables". Celui-ci, dérouté par l’intransigeance de principe du docteur, contrastant avec sa tolérance à l’égard de son exigence de bonheur, finira par sympathiser avec sa profonde humanité.
À l’égard de sa femme malade et de sa mère, qu’il évoque avec une affection contenue, il opprime le même regret de s’être laissé absorber par son métier et l’usure du temps. Il quitte la première en lui disant "qu’il lui demandait pardon ; il aurait dû veiller sur elle, et il l’avait beaucoup négligée." Et plusieurs fois il s’arrête pour regarder sa mère : "Le beau visage marron fit remonter en lui des années de tendresse". Mais il refuse de s’étendre sur ces scènes trop pathétiques qui pourraient le trahir. II s’efforce le plus souvent de rattacher ses sentiments à ceux de l’ensemble de ses concitoyens.
Une seule fois, vers la fin de la peste, quand la fatigue semble distendre le masque d’impassibilité qu’il s’est imposé, Rieux laisse libre cours à son émotion profonde en voyant le vieil employé Grand pleurer devant la vitrine du magasin de jouets, plein de nostalgie au souvenir de la femme qui l’a quitté : "Rieux savait ce que pensait à cette minute le vieil homme qui pleurait, et il le pensait

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