La philosophie des lumières
Par leur engagement contre les oppressions religieuses et politiques, les membres de ce mouvement, qui se voyaient comme une élite avancée œuvrant pour un progrès du monde, combattant l’irrationnel, l’arbitraire, l’obscurantisme et la superstition des siècles passés, ont procédé au renouvellement du savoir, de l’éthique et de l’esthétique de leur temps. L’influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands événements de la fin du XVIIIe siècle que sont la Déclaration d'indépendance des États-Unis et la Révolution française1.
Le mouvement de renouveau intellectuel et culturel des Lumières reste, au sens strict, européen avant tout, et il découle presque exclusivement d’un contexte spécifique de maturation des idées héritées de la Renaissance. La pensée des Lumières s’est étendue à l’Europe, quoique la traduction de ce terme, dans les autres langues européennes, ait toujours privilégié l'idée d'une « illumination » provenant de l’extérieur, alors que le terme français privilégie le fait que les Lumières viennent de soi-même. De manière très générale, sur le plan scientifique et philosophique, les Lumières voient le triomphe de la raison sur la foi et la croyance ; sur le plan politique et économique, le triomphe de la bourgeoisie sur la noblesse et le clergé.
Evolution de la reflexion scientifique
Le mouvement des Lumières a été, en grande partie, un prolongement des découvertes de Copernic au XVIe siècle, peu diffusées de son vivant, puis surtout des théories de Galilée (1564-1642). Une quête d’axiomes, de certitudes éprouvées, se poursuivit dans le mouvement du cartésianisme tout au long du XVIIIe