Phylosophie
Anna Razgouliaeva Université linguistique de Moscou annaraz@mail.ru 1. Introduction Dans la grande majorité des travaux consacrés au fonctionnement des connecteurs pragmatiques, l’intérêt des linguistes porte principalement sur un connecteur donné (isolé), alors que les combinaisons de connecteurs restent jusqu’à présent peu étudiées. Une de ces combinaisons, mais enfin, fait l’objet de notre étude qui vise, d’une part, à décrire les emplois possibles de ce groupe de connecteurs et, d’autre part, à expliquer les rapports entre ses éléments. Pour ce faire, il faut se demander si dans cette combinaison, mais et enfin restent relativement indépendants l’un de l’autre, chacun effectuant des opérations qui lui sont propres, ou s’il y a fusion et donc émergence d’un seul connecteur mais enfin avec un format d’opération spécifique. A l’appui de la dernière supposition, on pourrait citer une grande fréquence de la combinaison mais enfin dans le discours tant écrit qu’oral, où elle représente une seule unité phono-prosodique (non seulement il n’y a, généralement, aucune pause entre les deux éléments, mais on fait même souvent la liaison), ceci suscitant l’idée de considérer cette combinaison comme figée. Si, contrairement à cette supposition, mais et enfin gardent leur indépendance l’un vis-à-vis de l’autre, ce qui nous paraît plausible et constituera notre hypothèse de travail, ils doivent soit porter sur des entités sémantiques distinctes, soit réaliser sur les mêmes entités des opérations différentes. Ainsi, nous nous trouvons confrontés à deux problèmes : celui de la portée sémantique de chaque connecteur et celui des opérations qu’il réalise. 2. Etat de la question sur la combinaison de connecteurs Les combinaisons de certains connecteurs avec mais ont déjà été analysées dans le cadre de théories linguistiques différentes. Dans son fameux ouvrage Les mots du discours (Ducrot 1980b : 203206), Ducrot conclut pour la combinaison