la place de la femme dans la société africaine
PROBLÉMATIQUE ET BUT DE LA RECHERCHE
Parmi les événements sociaux qui ont bouleversé notre siècle, la question féminine demeure au cœur du débat et donne lieu à de vives controverses. Parti des
Etats-Unis d’Amérique et de l’Europe, ce courant déferle sur le monde entier pour finalement arriver en Afrique noire dans la seconde moitié du XXème siècle.
Confronté aux mouvements nationalistes qui émergent sur l’étendue du continent dans les années 1960, le féminisme n’est pas, à cette époque, l’une des préoccupations majeures du monde africain. Selon Pierrette Herzberger-Fofana, « les premiers écrits sur la femme africaine datent du XIXème siècle et proviennent d’anthropologues, missionnaires et gouverneurs qui tous, n’avaient qu’un but, justifier l’esclavage ou la mission civilisatrice et renforcer ainsi les coutumes dans leur aspects coercitif. »1 Ceci dit, on représentait la femme noire comme une machine travaillant sans répit, une esclave assumant toutes les charges domestiques quotidiennes. Cette représentation ne pouvait que corroborer l’institution du servage mise en pratique durant l’époque coloniale. Pendant que certains romanciers africains mus par le désir de glorifier leur mère, sœur et épouse tel Léopold Sedar Senghor dans son poème « Femme noire » dans Chants d’ombre (1945), d’autres ont illustré la femme africaine comme un être docile, résigné, soumis qui accepte son sort par fatalisme et sans répit de révolte ou de liberté2. Tel est le cas du personnage d’Awa Astou dans Xala (1973) de Sembène
1
Pierrette Herzberger-Fofana: Littérature féminine francophone d’Afrique noire, Paris, L’Harmattan,
2000, P. 08.
2
ibid., P. 08
1
Ousmane. Ceci est la raison pour laquelle certaines critiques affirment que « pratiquement, toutes les œuvres qui analysent l’image de la femme africaine dans la littérature se fondent sur les œuvres écrites par les hommes. Ces ouvrages reflètent certes la sensibilité artistique de