la pléiade
Cependant, ce terme demeure usité par la plupart des critiques depuis le XIXe siècle faute de formule plus satisfaisante, tout en conservant en tête sa réalité problématique. Les poètes rangés sous l'appellation de Pléiade ont surtout en commun d’avoir tous été au moins à un moment proches de ce qui est considéré comme le « noyau dur » de la « brigade » des poètes des années 1550-1570, Pierre de Ronsard et Joachim du Bellay. Dans ses nombreux catalogues d’élite poétique successifs (qui contiennent souvent sept poètes, parfois plus ou moins), Ronsard cite par exemple Baïf et Étienne Jodelle dans son Elégie à La Péruse de 1553 et il y ajoute Rémy Belleau à la fin de son Hymne à Henri II de 1555 (participation confirmée en 1556 à l’occasion de la première utilisation par Ronsard du terme Pléiade : « Belleau, qui vint en la brigade / Des bons pour accomplir la septième Pléiade »). L’argument ronsardien étant évidemment trop faible pour fonder la légitimité de ce groupe, on peut prendre comme critère déterminant l’interaction entre un groupe de poètes dans le cadre d'une démarche commune de renouvellement poétique et linguistique.
La « génération de la Pléiade » (ou plutôt de la « brigade », terme plus large mais plus précis2), c’est aussi une génération scolaire, celle des élèves du groupe des grands enseignants humanistes (par ailleurs traducteurs du grec et du latin, d'expression généralement latine) composé de Marc-Antoine Muret, George Buchanan, Jean Dorat et dans une moindre mesure Charles Estienne, aux collèges parisiens de Boncourt (où Grévin, Jodelle et La Taille et La Péruse reçurent les cours de Muret et Buchanan) et de