La politesse
La première chose qui frappe quand on parle de politesse aujourd’hui est l’idée d’éducation, on taxera ainsi de mal élevé l’enfant qui ne sera pas sage, ne dira pas bonjour madame ou tirera la langue à la vieille dame qui habite en dessous. Mais alors le problème de la politesse ne s’étendrait qu’au domaine de l’enfance et de l’adolescence et l’âge adulte serait lui exempte de ce problème. L’enfance étant l’âge de l’insouciance, de la naïveté et de quelques restes d’instinct. Le nourrisson n’ayant aucune sorte de moral, ni de conscience, au sens freudien, ne s’arrête pas de manger quand quelqu’un entre et ne dit pas « s’il vous plait » quand il veut son biberon à trois heures du matin. Ainsi, la politesse serait une résultante de l’apprentissage, de la création chez l’enfant jusqu’à l’âge adulte de sa conscience. La politesse est ainsi consciente et voulue, par l’adulte pour sa survie sociale. Il est aujourd’hui indispensable d’avoir de « l’éducation » pour pourvoir à un emploi, plaire à une belle femme ou même faire ses courses sans se faire agresser. Alors cette politesse obligatoire pour survivre ne serait-elle pas, après toute qu’une façon de s’en sortir, d’éviter les ennuis ? L’Homme à l’état de nature nous dit Rousseau attaque ses congénères pour sa survie et éviter de se faire attaquer, l’attaque étant alors la meilleure défense. Aujourd’hui la meilleure défense n’est-elle pas l’esquive, la politesse serait alors le moyen le plus efficace et acceptable d’éviter le conflit, même voulu ? car s’il est évité le plus souvent, dans nos sociétés occidentales le conflit entre les Hommes, les classes sociales, les différentes origines se fait de plus en plus présent, de plus en plus à fleur de peau.
La politesse deviendrait-elle alors une grande imposture, une hypocrisie nécessaire pour maintenir l’ordre ? Serait-elle acceptable bien qu’immorale ?
Mais toute immorale qu’elle est, la politesse n’est-elle