La polution de l'air
Bien que d’usage banal à l’heure actuelle, le terme de pollution recouvre des acceptions fort diverses et qualifie une multitude d’actions qui dégradent d’une façon ou d’une autre le milieu naturel.
Certes, le vocable désigne sans ambiguïté les effets des innombrables composés toxiques rejetés par l’homme dans l’environnement ; cependant, il s’applique également à d’autres altérations du milieu de nature physique ou chimique (émission de dioxyde de carbone dans l’atmosphère par exemple) qui, sans être nocives par elles-mêmes pour la santé humaine, sont susceptibles de provoquer des perturbations écologiques d’ampleur catastrophique.
Polluer signifie étymologiquement profaner, souiller, salir, dégrader. Ces termes ne prêtent pas à équivoque et nous paraissent tout aussi adéquats que les longues définitions données par les experts. Parmi ces dernières, nous retiendrons celle qui a été rédigée en 1965 par le Comité scientifique officiel de la Maison-Blanche pour la protection de l’environnement: «La pollution est une modification défavorable du milieu naturel qui apparaît en totalité ou en partie comme le sous-produit de l’action humaine, au travers d’effets directs ou indirects altérant les modalités de répartition des flux d’énergie, des niveaux de radiation, de la constitution physico-chimique du milieu naturel et de l’abondance des espèces vivantes. Ces modifications peuvent affecter l’homme directement ou au travers des ressources en produits agricoles, en eau, et autres produits biologiques. Elles peuvent aussi l’affecter en altérant les objets physiques qu’il détient, les possibilités récréatives du milieu ou encore en enlaidissant la nature.»
D’autres définitions, plus restrictives, limitent l’usage du terme de pollution au rejet de produits chimiques ou radioactifs dans l’environnement et désignent sous le vocable général de nuisance les autres altérations du milieu ambiant provoquées par l’homme (on parlera alors, par exemple, de nuisance sonore