La population de la france sous louis xiv
C’est grâce à l’une des populations les plus importantes d’Europe que Louis XIV a pu financer sa politique et lever contre les pays coalisés de puissantes armées. Pourtant, s’il n’est de richesses que d’homme comme le disait le juriste Jean Bodin, le roi ignore combien il a de sujets. Ce n’est que depuis une quarantaine d’années grâce à l’essor de la démographie historique que la connaissance de la population a progressé.
I)Ecrire l’histoire de la population
A)Les dénombrements, ancêtres des recensements
L’Ancien Régime français n’a pas connu les recensements. Pourtant l’Etat royal a voulu connaître le nombre de ses sujets dans un but fiscal. En 1630, le surintendant des finances de
Louis XIII, le marquis d’Effiat, avait lancé une enquête dont les résultats sont très lacunaires.
Colbert encourage les enquêtes mais ne fait procéder à des recensements systématiques que dans les colonies. A la fin du règne, une enquête est lancée en 1698 pour informer le duc de
Bourgogne sur l’état du royaume mais l’ensemble est incomplet. Vauban dans sa brochure
Méthode générale et facile pour faire le dénombrement des peuples puis dans son ouvrage Le projet de dixme royale tente d’estimer la population. En 1709, le contrôleur général des finances Desmarets fait procéder au dernier dénombrement du règne. Les dénombrements comptabilisent les feux c’est-à-dire les familles, ce qui est fort variable même si l’on s’accorde sur 4,5 personnes par feux.
B) Les registres paroissiaux
Les démographes ont utilisé les registres paroissiaux qui n’avaient pas à l’origine de but statistique. Tenus par l’Eglise depuis le XVe siècle, ils avaient été généralisés par François 1er avec l’édit de Villers-Cotterêts de 1539 que l’ordonnance de Blois de 1579 avait complété.
L’ordonnance de Saint-Germain-en-Laye ou Code Louis, promulguée en 1667, exige la tenue des registres en double, les actes devant être rédigés à la suite, sans blanc pour éviter