La poterie à varanasi
L'histoire remonte au mariage de Shiva. Les puranas, ces textes sacrés qui tournent, comme un pot sur son tour, autour des mystères de la création, sont formels : Shiva ne peut pas épouser Parvati, la plus belle des déesses, sans que les pots à eau, les cauris, ne marquent les quatre directions autour des mariés. Et seul Prajapati, le seigneur de la créativité, peut l'aider. Mais il n'a pas d'outils. Alors Shiva lui prête son disque sacré et son trident, qu'ils servent de tout et de bâton de tournage. Quant à l'argile, il le tire de son corps. Et Parvati offrira même son sang pour rougir le pot.
Le pot est l'union des éléments, mais aussi le passage de l'informe à la forme. La figure du rire par excellence. Et s'il encadre le mariage, il encadre tout l'ordre social : car le mariage cuit la glaise, bien moins malléable qu'on ne le croit, qu'est le système des castes ; car le