La première guerre
I. L’Europe et le monde en 1914 : les origines du conflit
Au début du XXème, l’Europe domine le monde, politiquement, culturellement et économiquement. Le Vieux Continent sert encore de modèle aux jeunes
Etats-Unis et les deux grands empires coloniaux français et britannique se partagent la maîtrise des mers et l’exploitation commerciale de contrées «exotiques».
Cependant les rivalités entre les puissances européennes se multiplient et l’exacerbation des nationalismes en Europe et au sein notamment des empires Ottomans et Austro-hongrois provoque de nombreuses tensions sur le plan international. C’est dans ce contexte que deux blocs antagonistes se forment à la fin du XIXe siècle : la Triple-Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie) et la Triple-Entente ou Triplice (France, Royaume-Uni et Russie). Ce sont des rivalités économiques, notamment entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne qui président à la constitution de ces alliances. Du côté français, la question de l’Alsace-Lorraine et d’une « revanche » à prendre sur les Allemands reste présente dans toutes les consciences. Pour autant, c’est dans la « poudrière balkanique » que la situation va définitivement dégénérer. La région est en effet primordiale pour les « empires centraux » (Allemagne, Autriche-Hongrie, Russie), car elle est un débouché aisé sur la Méditerranée. Le nationalisme serbe s’y développe peu à peu, visant à faire l’union de l’ensemble de ces « slaves du sud », alors qu’ils vivent sous domination ottomane ou austro-hongroise.
Le 28 juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand, héritier du trône d’Autriche-Hongrie et neveu de l’Empereur, était assassiné à Sarajevo par Gavrilo Princip, membre d’une société secrète, la « main noire ». Un mois plus tard, l’Autriche-Hongrie déclarait la guerre à la Serbie et le jeu des alliances fit le reste : la Russie s’en mêla, l’Allemagne lui déclara la guerre, puis à la France ; la Grande-Bretagne entrant dans le