Mais nous, comment allons-nous faire pour réaliser nos pulsions ? Les cris, les larmes, les mots. Parmi toutes ces réalisations, seuls les mots ont un pouvoir véritablement libérateurs, car ils sont un effort pour appliquer le principe de réalité à un monde qui en est dépourvu, c'est-à-dire pour produire la synthèse que le Moi a ratée. Mais ce serait un tort de croire que la méditation ou encore l’introspection seraient des pratiques suffisantes pour apaiser la souffrance que nous infligent les névroses. Face à ce type de symptômes internes, le sujet est démuni. Pourquoi ? parce que même si sa raison peut remonter chronologiquement une partie de la chaîne des causes pathogènes, il va lui être toutefois impossible de pénétrer par lui-même jusqu’au premier traumatisme, jusqu’au refoulement initial. Or, les mêmes forces qui ont provoqué ce refoulement initial dans l’inconscient vont s’opposer désormais au surgissement de ces affects dans la conscience. Le refoulement, rappelons-le, a permis d’éviter à la personne psychique, un malaise intense. Aussi l’inconscient qui est soumis au principe du plaisir va-t-il lutter contre tout ce qui peut être déplaisant. Mieux vaut l’ignorance que le déplaisir, mieux vaut l’illusion qui réconforte que la vérité qui blesse : telles sont les lois de l’ics et de ceux qui sans le savoir y sont soumis. Par nature, l’ics va donc s’opposer à la connaissance de soi et donc à la réalisation de soi. Donc non seulement notre raison va avoir du mal à comprendre un monde régi par des lois différentes des siennes ; il n'y a pas de principe logique dans l’ics : la contradiction, l’anachronisme sont ignorés