La période de forte croissance économique durant les 30 glorieuses
( Expression créée par Jean Fourastié[1] en faisant écho aux Trois Glorieuses, journées révolutionnaires des 27, 28 et 29 juillet 1830 qui avaient fait chuter Charles X ).
Les Trente Glorieuses furent une révolution, certes plus silencieuse, mais porteuse en réalité de changements économiques et sociaux majeurs, qui ont marqué le passage de l'Europe, quarante années après les États-Unis, vers la société de consommation. Le cas de la France permet de saisir en particulier le sens du sous-titre du livre de J. Fourastié, la « Révolution invisible ».
Après un début difficile, les trente ans -(en réalité 28 ans)- qui séparent la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945 du choc pétrolier de 1973 se caractérisent par :
– la reconstruction économique de pays largement dévastés par la guerre ; – le retour vers une situation plein emploi dans la grande majorité des pays ; – une croissance forte de la production industrielle (un accroissement annuel moyen de la production d'environ 5 %) ; – une expansion démographique importante (le baby boom) dans certains pays européens et nord-américains – particulièrement en France, en Allemagne de l'Ouest, aux États-Unis et au Canada.
La forte croissance est facilitée par :
– un accès encore aisé aux énergies fossiles ; – un rattrapage technologique vis-à-vis des États-Unis, par des pays dont le capital humain (niveau d’éducation et d’expérience des travailleurs) restait important ; – un niveau encore très élevé des heures travaillées : la durée du travail est plus longue à cette époque en France que dans les pays voisins et qu’aux États-Unis.