La qpc
La révision constitutionnelle du 23 juillet 2008 a mis en place, à partir du 1er mars 2010, une procédure nouvelle de contrôle a posteriori des normes constitutionnelles. Ce contrôle est qualifié par la loi organique du 10 décembre 2009 de « question prioritaire de constitutionnalité ».Ce mécanisme a pour objectif de permettre à tout justiciable d’invoquer l’inconstitutionnalité d’une loi. Mais, celui-ci a mis très longtemps avant de voir le jour. Depuis 1990, trois réformes se sont succédées sans succès. La révision constitutionnelle de 2008 a passé sans difficultées les différentes étapes d’adoption alors que toutes les autres avaient échoués. Ainsi un léger retard peut être constaté vis-à-vis des autres pays européens. En Allemagne (Verfassungbeschwerde) et en Espagne (recours d’Amparo), un recours direct des individus devant la juridiction constitutionnelle pour violation de leurs droits fondamentaux par des autorités publiques a vu le jour il y a bien longtemps. Cependant, la question prioritaire de constitutionnalité admise en 2008, n’est absolument pas identique à celui de ces deux pays. Ce recours permet ainsi de créer de nouveaux droits pour les justiciables et de nouvelles procédures pour leurs conseils. Mais, suite à l’étude de la jurisprudence du Conseil d’Etat, du Conseil Constitutionnel et de la Cour de Justice de l’Union Européenne, pouvons nous affirmer que la question prioritaire de constitutionnalité a-t-elle davantage pour effet de protéger les droits et libertés fondamentaux des justiciables ? Ce recours s’est inspiré de la jurisprudence du Conseil d’Etat (I), et peut être considéré comme complémentaire au renvoi préjudiciel devant la CJUE (II) ce qui renforce les droits et libertés fondamentaux des individus.
I. La QPC : aboutissement inévitable de la jurisprudence