La question « qui suis- je ? » admet- elle une reponse certaine ?
Pour autant, est-il facile de s’auto-définir ne serait-ce qu’à un instant précis ? La difficulté est d’autant plus prononcée en sachant que le sujet obéit à des déterminations qui échappent en grande partie à la conscience. Les récits autobiographiques partent de l’idée selon laquelle, seul le sujet est le plus apte à parler fidèlement de soi. Rousseau dit à ce propos dans Les Confessions « Nul ne peut écrire la vie d’un homme que lui-même. Sa manière d’être intérieure, sa véritable vie n’est connue que de lui ». Néanmoins, le simple regard sur notre identité est teinté de subjectivité. Toutefois, la question « qui suis-je » n’apporte t-elle pas de réponses purement subjectives ? Y a-t-il une réponse objective ?
Le passage du temps, la corruption de notre corps, les aléas des désirs, notre environnement conduisent à créer une identité qui peut parfois nous échapper. Autant dire que le sujet n’est pas le mieux à même à se connaître.
La problématique essentielle de ce travail est de comprendre dans quelle mesure le sujet est-il apte à se définir ? Comment parler d’une identité alors que nous sommes sans cesse en train de la modeler ?
Nous verrons en premier lieu la les difficultés de répondre de manière exacte à la question, puis dans une seconde partie, nous nous focaliserons sur l’intérêt de la question en abordant la dimension énigmatique.
La question « qui suis-je ? » s’apparente à une énigme à quiconque se la pose. En effet, elle n’admet pas de réponse exacte car l’esprit humain est incapable de savoir ce qui fait sa véritable identité étant donné la complexité du « moi ». A ce sujet, Saint Augustin traite d’un « moi » inconnaissable et inaccessible sauf à Dieu qui le connaît parfaitement. Car, d’une part, l’homme possède des capacités fortement