La queu de lezard
Une pression assez forte pour exciter des récepteurs tégumentaires excite des muscles spécialisés qui brisent l'organe en une zone de moindre résistance. Devant chaque « plan d'autotomie », l'artère caudale porte un sphincter et la veine caudale présente une constriction, ce qui évite la perte de fluides corporels (en particulier le sang).
Selon les espèces, la partie abandonnée peut repousser, tels la queue du lézard ou le pénis jetable de Goniobranchus tinctorius4. Cette capacité n'est toutefois pas toujours parfaite et les membres repoussés sont souvent inférieurs aux originaux (couleurs différentes, taille réduite, mobilité plus faible, queue dédoublée chez certains reptiles). De plus la capacité à repousser se dégrade avec le nombre de repousses.Soit l'animal perd une portion de sa queue — c'est le cas notamment chez une souris à abajoues de l'espèce Chaetodipus fallax — soit la queue ne se sectionne pas totalement mais perd une partie de sa peau7. Les anglophones nomment ce phénomène « Fur slip » (littéralement « glissement de fourrure »).
Dans ce dernier cas, seul un fourreau de peau se détache par l'extrémité, laissant en place les vertèbres caudales7 ,8. Il y a peu de perte de sang sur l'instant, seulement un léger suintement8. La partie dénudée sèche et tombe quelques jours après, puis l'extrémité de la queue se cicatrise très rapidement mais ne repousse pas8,6. Un examen minutieux montre qu'il n'y a quasiment pas d'adhérence entre le fourreau de peau et l'axe vertébral. Ils ne sont reliés que par quelques connexions vasculaires et nerveuses. C'est donc une zone très facile à rompre. L'axe, dont la surface est parfaitement lisse, emporte avec lui l'artère et la veine