La rareté des ressources
« Faire des économies » c’est déjà « faire de l’économie ». C’est faire le premier pas dans l’univers impitoyable de la rareté des ressources. Car l’économie, qu’à juste titre Thomas Carlyle nommait la triste science, (the dismal science) n’est que cela : la confrontation de l’homme avec des ressources insuffisantes pour satisfaire ses besoins.
Depuis que l’homme est homme le problème économique se pose à lui de manière incontournable. Vivre, manger, se protéger. Tout se paye, par l’effort ou par l’argent qui n’est que de l’effort passé. Existe-t-il une évidence plus immédiate que celle de la malédiction économique ? Les animaux de toute espèce ne sont ils pas, dans toute leur sincérité de bêtes, l’image même de cette lutte pour la vie qu’est en définitive l’économie ? La bête famélique cherchant une pitance n’est en rien différente de l’homme harassé courant à sa tâche. Car, comme l’attestent les textes sacrés, tel est notre destin commun. « Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front ».
Sur terre la gratuité n’est pas de mise depuis qu’Adam et Eve ont été chassés du paradis terrestre et chaque satisfaction semble devoir se payer de cette unique manière. Les économistes ont donné un nom à la malédiction : la rareté. Voilà le concept de base de l’économie, et il est bien simple : Il n’y a pas sur terre, à l’état de nature, assez de biens, de ressources, pour satisfaire suffisamment tous les besoins des hommes.
Bien sur lorsqu’on pense à