La rationalisation des activités sociales selon weber
Au tournant du XXème siècle, la jeune nation allemande s’est imposée comme une grande puissance européenne ; les transformations économiques et sociales s’y succèdent à un rythme rapide, et entraînent un déclin de la société traditionnelle.
On comprend mieux dans un tel contexte l’intérêt de Max Weber pour l’analyse de la modernité. Fondateur de la sociologie allemande, il explique l’avènement d’une société moderne par la rationalisation des activités sociales. Que représente ce triomphe de la rationalité ?
Weber se concentre sur l’étude du capitalisme. Loin de réduire le capitalisme à une simple transformation des modes de production, il montre que ce dernier se caractérise avant tout par un nouvel état d’esprit. Pour expliquer cette évolution des mentalités, il cherche alors à faire le lien entre le développement de la religion protestante et la naissance de cet esprit du capitalisme. Le développement de la bureaucratie constitue pour Weber une autre manifestation de la modernité. Il fait de la bureaucratie un idéal-type d’organisation rationnelle.
Poussée à l’extrême, la rationalité se confond avec l’optimisation : c’est le modèle de l’homo oeconomicus. Mais la rationalité n’est ni parfaite, ni unique, et l’on ne peut pas réduire l’action humaine à un simple calcul. L’exemple de la mobilisation collective permettra d’appuyer cette idée, puisqu’il est difficile de penser l’action collective comme un pur calcul intéressé. Enfin, l’efficacité de la bureaucratie théorisée par Weber est aujourd’hui considérablement remise en cause.
I. L’analyse de Max Weber
A. Le triomphe de la rationalité
Selon Weber, il existe quatre idéaux-types (modèles permettant de comprendre la réalité sociale) d’activité sociale :
- L’activité rationnelle en finalité : l’individu choisit les moyens les plus appropriés pour réaliser ses objectifs (fins) ;
- L’activité rationnelle en valeur : le