La relation maître/valet au théâtre : soumission, opposition
Au théâtre, le rapport maître/valet a vu un affranchissement progressif du valet qui commence à s’opposer à son maître. Tout d’abord, dans beaucoup de pièces, le valet se révolte en s’opposant à l’avis et aux opinions de son maître. C’est le cas, par exemple, de Molière qui, dans son œuvre Le malade imaginaire de 1673, représente la servante Toinette qui s’oppose directement aux opinions de son maître Argan. Elle est convaincue et déterminée. En effet, elle fait usage de la négation très souvent (« je ne consentirai jamais à ce mariage » ; « je ne veux point qu’elle épouse votre Thomas Diafoirus ») et, à travers des mots tels que « jamais », « ne … point », « absolument » qui sont catégoriques, elle nous montre sa détermination face au pouvoir du maître duquel elle ose critiquer les opinions. Victor Hugo aussi, dans son œuvre Ruy Blas de 1838, nous montre un valet qui s’oppose aux opinions du seigneur qu’il arrive même à soumettre. En effet, Ruy Blas veut tuer son patron, Don Salluste, qui lui demande une épée pour avoir la possibilité de se défendre ; le premier lui répond en se moquant (« tu railles ») et à travers un langage dépréciatif (« valetaille »). Il ose donc,