La revolution
Lorsque la déchéance du roi fut prononcée le 10 août 1792, la France se retrouva sans tête de l’exécutif. Dès lors se pose une question légitime : entre Louis XVI et Napoléon Ier, soit de 1792 et 1804, qui fut à la tête de l’Etat ?
Durant la Révolution, la question est extrêmement difficile à trancher dans la mesure où, on va le voir, la Convention nationale qui remplaça l’Assemblée législative maintint un flou constant entre pouvoirs législatifs et exécutifs (pour ne pas dire judiciaires). Ce n’est pas le moindre des paradoxes que de constater que les Révolutionnaires, abreuvés de la lecture des Lumières, en particulier de celle de Montesquieu, aient si peu respecté la séparation des pouvoirs. Autre difficulté : ces douze années virent se succéder des assemblées de pouvoirs inégaux, dirigeant la France, souvent en rivalité les unes par rapport aux autres. Le plus souvent, ce sont donc plusieurs individus qui incarnaient la tête de l’Etat. Enfin, et cette donnée est fondamentale, on se doit de distinguer pour toute la période, mais en particulier durant la Convention, le pouvoir légal du pouvoir réel : ainsi, si les présidents de la Convention nationale avaient vocation à représenter cette tête de l’Etat (bien que cette Convention détiennent le pouvoir législatif), ils furent de 1793 à 1794 sous la tutelle des décisions prises par les Comités, en particulier celui de Salut public. D’autres entités politiques exercèrent à cette époque une pression qui, bien qu’informelle et peu constitutionnelle, n’en fut pas moins considérable : ce fut le cas de la Commune insurrectionnelle de Paris.
Quatre entités politiques se partagèrent donc le pouvoir exécutif sous la Révolution :
Le Conseil exécutif provisoire : le soir du 10 août, l’Assemblée législative nomma un Conseil exécutif provisoire. Il devait diriger à la place du roi. Les membres du conseil exécutif provisoire furent nommés par acclamation. Ils furent choisis en