la royauté en france
LA SOUVERAINETE ROYALE.
Dès le XIIIème siècle, le roi de France acquiert la stature d’un seigneur suzerain. Plusieurs légistes vont alors développer cette notion de suzeraineté, tant et si bien que le roi finit par se détacher de l’ordre féodal. Parallèlement, le principe selon lequel le roi est souverain par-dessus tout s’affirme. L’ordre royal achève d’absorber l’ordre féodal. Autrement dit, le roi ne relève d’aucune puissance temporelle.
Les légistes, en se livrant à une telle réflexion sur la politique et le pouvoir, permettent donc au roi de France d’établir progressivement son emprise sur son royaume. Ils libèrent le roi de tout lien avec l’empereur du Saint Empire Germanique (autoproclamé successeur des anciens empereurs romains) en élaborant une doctrine faisant du roi de France le successeur direct des empereurs romains. Le roi entre donc en concurrence avec l’autorité de l’Empire Germain.
Un autre concurrent au souverain français se dresse en la personne du pape. Le souverain pontife est en effet persuadé que l’autorité spirituelle dont il est investi lui confère une position de supériorité vis à vis du roi. En 1296, suite à la décision de PHILIPPE Le Bel de lever un impôt, les décimes, sur les revenus du clergé, le pape BONIFACE VIII entre en conflit avec le trône de France. Il en sortira humilié à ANAGNI en 1303 où Guillaume de NOGARET, émissaire du roi, le fait arrêté. Cet épisode qui marque l’affirmation de l’autorité royale française porte en lui les prémices du gallicanisme triomphant du XVIème siècle (le roi de France est alors le chef suprême de l’Eglise de France, nommant les membres du haut clergé, alors que le rôle du pape est réduit aux questions d’ordre spirituel).
Ainsi, à partir du XIIIème siècle, l’idée selon laquelle le roi de France n’est dépendant ni de l’empereur du Saint Empire Germanique ni du pape s’impose.
SECTION 1 : UN POUVOIR SANS PARTAGE.
Une maxime des XIIIème et XIVème siècles restée célèbre