La réduction du coût du travail peut-elle permettre de réduire le chômage des travailleurs peu qualifiés ?
Le taux du chômage est élevé en France, de l'ordre de 9,7% en 2005. Parmi les travailleurs les moins qualifiés, ceux dont les emplois peuvent s'exercer sans formation, diplôme ou expérience particulière, le taux est supérieur, il est de 16% pour les individus sans diplôme. Le coût du travail et les charges sociales sont au cœur du débat sur les créations d'emplois. Le coût du travail est constitué de toutes les dépenses induites par l'utilisation du facteur travail dans l'entreprise. Il comprend le salaire brut (avec les primes, les congés payés et les cotisations sociales à la charge des salariés) et les cotisations sociales patronales. Est ce que le fait de réduire le coût du travail pourrait permettre de rééquilibrer l'offre et la demande d'emploi peu qualifiés ? En un premier temps, nous dirons qu'en effet, la réduction du coût du travail entrainerait une réduction du chômage des individus peu qualifiés, puis nous verrons qu'il est impossible d'établir une relation entre montant des coûts salariaux et le niveau des taux de chômage des individus sans diplômes.
Pour les auteurs néoclassiques, un coût du travail trop élevé est un frein à l'embauche. En effet, selon eux, l'employeur n'embauchera un salarié supplémentaire que si celui-ci lui rapporte plus qu'il ne coûte ou autrement dit, il n'embauchera que si la productivité marginale (production obtenue par le dernier travailleur embauché) est supérieure au coût marginal (coût du dernier travailleur embauché). Plus le coût du travail est élevé, moins les employeurs seront incités à embaucher. De plus le coût du travail est un élément important de la compétitivité des entreprises, plus il sera élevé, plus les employeurs seront incités à licencier, substituer le capital au travail ou délocaliser la production vers des pays à main d'œuvre bon marché. Pour ces auteurs, tout ceci joue contre l'emploi,