Il est clair que la science démythifie, démystifie, brise les croyances et l'illusion d'un monde animé et vivant, d'un monde qui parle et obéit à une finalité...Elle substitue aux "causes finales" des rapports nécessaires et constants entre les phénomènes...

Et pourtant la science n'est pas toujours ennuyeuse, elle peut être utopique... Pourquoi ne ré enchanterai t-elle pas le monde ? Nouvel émerveillement devant l'universalité et la nécessité des lois...Les scientifiques ne sont-ils pas des amants du monde ? Le monde n'est-il pas enchanté par le langage mathématique dont il est fait, comme dirait Galilée ?

La science ne fait-elle pas alors que renouveler un enchantement ?

Je pense que la science, comme la religion, comme les contes pour enfant, n'existent pas dans le but d'enchanter le monde, ni de le désenchanter non plus. Chaque élément qui les constitue met le doigt sur tel ou tel sujet, parfois on en tire du beau, parfois non.

La religion par exemple, pour moi, n'est en rien source d'enchantement. Pour avoir été fervent croyant dans ma jeune jeunesse, je peux faire part d'une expérience tout sauf enchanteresse. Des morts qui hantent les vivants, un dieu qui vous surveille partout, jusque dans vos pensées, le remord, la culpabilité, les histoires de sacrifices, de vengeance, de fin du monde...La religion fut un enfer à vivre, apportant peu, mentant beaucoup, m'emprisonnant. La promesse d'un paradis, d'une vie éternelle ou d'une justice divine ne contrebalançant en rien les faits suscités.

La science, de même, désenchante souvent, surtout à mon gout la neurobiologie, qui nous fait découvrir une machine à cent lieues d'une création divine à qui on aurait octroyé le libre arbitre. Aujourd'hui aux petits anges et aux jardins d'Eden, je préfère la beauté des galaxies et la magnificence du monde animal, et même la superbe d'un théorème mathématique.

Donc pour moi, science, religion ou compte d'enfant, beauté ou laideur, ça n'implique que ce