LA SECONDE GUERRE MONDIALE VUE PAR LE CINEMA FRANÇAIS

On peut distinguer plusieurs périodes dans le traitement de la Seconde guerre mondiale par le cinéma français ou de langue française.
Tout d’abord, pendant l’Occupation elle-même, les films devaient bien sûr subir la censure ; ils ne pouvaient montrer l’oppression nazie, sinon sous un jour badin ou une forme détournée (Les visiteurs du soir).
Après la guerre, l’Occupation est surtout perçue du point de vue de la lutte entre occupants et résistants (La bataille du rail, Le père tranquille, L’armée des ombres). On doit comprendre que le cinéma moderne français, dont la filiation remonte à Melville et Resnais, est né de films consacrés à la guerre contre le nazisme. Et que l’objectif fut d’abord de mettre en avant la résistance pour faire oublier la collaboration.
Mais la vie quotidienne sous l’Occupation fut aussi un thème de cinéma, dans des films qui firent passer au second plan la présence allemande (Jeux interdits, La traversée de Paris, Les patates).
Avec le semi-documentaire qu’est Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophuls, qui expose les lâchetés et les compromissions ordinaires des Français et ébranle ainsi le mythe gaulliste d’une France profondément résistante livrée à l’ennemi par ses élites, la vision cinématographique de l’Occupation a progressivement changé.
Le thème de la persécution des juifs apparaît alors sur le devant de la scène (Lacombe Lucien, Le Vieil homme et l’Enfant, Le Dernier Métro). Le régime de Vichy fait l’objet de film documentaire ou non (Section spéciale, Pétain, L’œil de Vichy)
Il faut signaler les versions burlesques sur la guerre : la série des Septième Compagnie de Robert Lamoureux, jouant sur les clichés de l’accent allemand et du Français débrouillard, et La Grande Vadrouille (1966), de Gérard Oury.
Plus récemment, le cinéma a incliné vers une analyse du trouble des comportements quotidiens. (Uranus, Au revoir les enfants, Monsieur Batignole).
Le fait que de