La situation linguistique en France

On se limitera à exposer la situation linguistique des langues régionales et immigrantes parlées sur le territoire français. Ce n’est pas parce que la question de la variation du français n’est pas traitée que la langue française parlée ne présente pas une grande diversité : variation dans l’espace (les fameux « accents », mais pas uniquement), variation dans la société (le français des groupes sociaux), variation individuelle (utilisation des registres de langue), variation liée à l’âge des locuteurs, à leur sexe, etc.

La population de la France est estimée à 61,4 millions en juillet 2004. La majorité (82 %) des Français parlent le français comme langue maternelle, mais on compte un certain nombre de locuteurs qui parlent une langue régionale comme langue maternelle. En général, ces locuteurs sont bilingues français-langue régionale, mais ne présentent pas tous le même degré de maîtrise de la langue française. L’expression « langues régionales » permet de différencier ces langues des « langues étrangères » et des « langues immigrantes » (évidemment, sur le territoire français, une langue immigrante est une langue étrangère).

Une enquête de l'INSEE, publiée en 2002 a été réalisée auprès de 380 000 personnes vivant en « Métropole » et porte sur les langues parlées aux gens pendant leur petite enfance. Comme il fallait s’y attendre, cette enquête montre que les langues régionales se transmettent de moins en moins et subissent la progression inexorable du français :
74 % des adultes déclarent qu’on ne leur a jamais parlé qu'en français,
10 % parlent habituellement le français et occasionnellement une autre langue,
2 % habituellement deux langues,
6 % habituellement une autre langue et occasionnellement le français et
8 % ne parlent pas le français du tout.

Les langues régionales les plus en usage sont l'alsacien, le breton, le basque, le corse, le mosellan et le catalan. La situation semble particulièrement