La societe du risque
Les risques apportés par la civilisation ont pour caractéristique qu’ils se dérobent à la perception tant physique, géographique que temporelle. Le risque est d’une nature nouvelle et entraîne une redéfinition de la dynamique sociale et politique en devenant un critère supérieur à la notion de répartition des richesses, qui structurait jusque là notre société capitaliste.
S’inscrivant dans la tradition allemande de la sociologie de Max Weber, Ulrich Beck cherche à faire une sociologie générale : chômage, vie familiale, inégalités sociales, politiques. Pour l’auteur, le mot risque est connoté d’une acceptation beaucoup plus large que l’idée d’un risque technologique majeur, mais il met alors sur le même plan, ce qui peut être critiquable, risques industriels (modernité réflexive), incertitudes scientifiques (risques scientifiques) et insécurité sociale (individualisation). Ainsi, étant donné le large éventail des sujets abordés, l'essai est écrit sous la forme d’un essai où l’on peut trouver trois livres en un.
L’auteur y développe le modèle théorique d’une «modernisation réflexive» de la société industrielle (elle est à elle-même «objet de réflexion et problème») selon deux axes d’argumentation : une étude de la logique de la répartition du risque (première partie), et une étude du théorème de l’individualisation (deuxième partie). A partir de cette modernisation réflexive, l’auteur montre alors l’effacement des frontières entre la science et la politique (troisième partie).
La modernisation réflexive, qui s’inscrit dans le contexte d’une démocratie ultra-développée et d’une scientificisation très poussée, conduit en effet à un effacement des frontières entre science et politique.