La soirée du 31 octobre
Je me souviendrai toujours de cette nuit - là, les cris des enfants, les plus grands en état de choc et les parents qui rentraient en courant. C’était Halloween, dans ma tête résonnait encore le bruit des enfants en recherche de friandises, je me rappelle que deux enfants âgés de 7 ou 8 ans avaient frappé à ma porte. Comme toutes personnes j’avais ouvert et en leur offrant mon plus beau sourire, je leurs proposai une poignée de ces bonbons dont ils raffolent. Mais quelques secondes plus tard, je m’évanouissais et le vide envahit mon esprit.
Le lendemain d’Halloween, j’allai, comme tous les ans sur la tombe de mon frère, mort il y avait déjà 3 ans, pour y déposer des fleurs bleues (sa couleur préféré) mais je ne comprenais pas pourquoi tous les gens du voisinage me regardaient bizarrement ou me fuyaient, j’étais d’après mes souvenirs, « la psy » du quartier, tout le monde venait me raconter ses soucis, ils cherchaient sûrement une écoute extérieure.
Les jours défilèrent, les semaines ainsi que les mois, tous plus difficiles à supporter les uns que les autres. Mais celui- là était de trop. Nous étions le mercredi 20 décembre, Noël approchait, les cris des enfants voyant la neige tomber me rappelaient systématiquement la soirée du 31 octobre.
Le lendemain matin, tout était parfait, je n’entendais aucun bruit désagréable, aucun cris me faisant souffrir… Mais ce bonheur fut de courte durée, dix heures retentirent et les enfants sortirent jouer… Je décidais donc de partir, prendre du recul et réfléchir sur cette affreuse soirée perturbante. En me coiffant devant ma glace la même question me traversa l’esprit : « Mais qu’a- t- il put se passer cette soirée- là ? » Je regardai ma peau ridée qui tombait, les jeunes disaient que j’avais besoin « d’un coup de fer », mes cheveux blancs comme la neige qui brillaient dehors sous les rayons du soleil, mais pas seulement, à travers le miroir, j’apercevais le reflet noir des enfants qui jouaient