Nous avons là deux documents traitant du même sujet mais abordé de différentes manières. Ils ont donc une nature différente. Le premier est un document officiel destiné normalement à rester secret. Il date du 20 janvier 1942, c'est un compte-rendu de la conférence de Wannsee qui confirme officiellement la décision de procéder à la « solution finale du problème juif » en Europe qui mènera ainsi au génocide. Le deuxième document est composé d'extraits de l'autobiographie de Rudolf Höss, commandant du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau qu'il rédigea en prison. Dans ces extraits on distingue un aveu des crimes commis et une autojustification de l'action menée, celle de « la solution finale ».
Nous allons donc voir dans un premier temps les étapes qui ont menées à « la solution finale » depuis l'arrivée des nazis au pouvoir et dans un deuxième temps comment cette décision marque une étape ultime et l’aboutissement de 10 années de discrimination croissante.

Comme nous rappelle le compte-rendu du document 1, l'inhumanité envers les juifs avait déjà commencé avant « la solution finale » avec des étapes croissantes : « (Heydrich) a ensuite rappelé brièvement les principales étapes de la lutte menée jusqu’alors contre cet adversaire :
a) Exclusion des Juifs des différentes sphères d’existence du peuple allemand.
b) Expulsion des Juifs hors de l’espace vital du peuple allemand. »
Les nazis avaient dans l'idée qu'ils étaient, eux, allemands et aryens, au-dessus de tout. En-dessous d'eux, il y avait les autres mais après les autres, il y avait plus bas que tout « les sous races » qui comportaient en grande majorité les juifs. Dans le document 2, on retrouve cette idée là : « l’Allemagne était le seul État qui avait le droit d’exercer sa domination sur l’Europe. Tous les autres peuples étaient relégués au deuxième plan. [...] Les peuples de sang oriental par contre devaient être morcelés et réduits à néant». Avec un tel raisonnement, il