La souffrance
Il ne s’agit pas d’aimer ce qui est mal ou pénible ; il s’agit de le supporter pour le réformer ou le supprimer. C’est ce que fait Dieu. Il n’aime pas le mal ; mais il le permet pour le bien qu’il en retire. Le mal, comme toute réalité, est un instrument merveilleux entre les mains divines. Nous serons émerveillés un jour – là-haut – quand nous verrons ce que la souffrance devient dans les âmes courageuses qui savent l’accepter et la porter par amour. Elle est la plus profonde source de la vraie paix.
On ne nous souhaite pas de souffrir, mais on nous souhaite d’aimer la souffrance comme Dieu l’aime : c’est-à-dire d’aimer ses effets de relèvement et de pacification. Le monde est fait sur un plan que nous ne pouvons changer. C’est le plan du Maître. Nous sommes des serviteurs. Il faut le prendre comme Il l’a tracé et y conformer notre volonté et nos efforts.
Or ce plan comporte la souffrance. C’est le chemin de la joie ; tout comme la mort (la mortification, la mort à soi) est le chemin de la vie : « Qui perdiderit animam... inveniet eam ». Nous sommes de petites semences jetées en terre pour y mourir et ensuite refleurir en Dieu. Dans le psaume 125, on trouvera en quelques versets le plus magnifique exposé de ce plan divin, qu’il ne faut pas seulement subir comme une nécessité, mais qu’il faut aimer comme l’expression du divin Amour.
Pour cela il faut être fort. Etre fort, cela ne veut pas dire : se dresser contre ce qui nous blesse, pour le supprimer. Il existe une autre force, bien plus haute. C’est la force qui accepte ce qu’elle ne peut pas supprimer et qui demeure souriante sous la croix. Ce n’est pas à la croix qu’on sourit, mais à Celui qui l’a portée avant nous et pour nous, et qui la porte encore avec nous.
Il faut accepter ce plan divin
Notre souffrance n’a rien qui puisse nous inquiéter ; elle est un état presque nécessaire pour les âmes à qui la terre est trop petite. Elles manquent d’air et