La systemique
Le XXème siècle aura connu un important changement de méthode : l’apparition du paradigme systémique, venant compléter le paradigme analytique – ou comment l’on est passé de la métaphore fondationnelle du bâtiment à la métaphore organisationnelle du réseau.
Ière partie : Les fondateurs
1. La théorie générale des systèmes (Bertalanffy)
Biologiste de formation, savant au savoir encyclopédique, von Bertalanffy s’intéresse tôt à la conception de l’organisme comme système ouvert. Il participe à l’émergence de la théorie « holiste » de la vie et de la nature. Sa théorie de la biologie est à la base de sa théorie générale des systèmes. C’est dans ce cadre que le scientifique est amené à explorer les divers champs d’application de sa théorie – psychologie, sociologie ou histoire – comme autant de niveaux d’organisation. Le paradigme systémique conçoit à la fois la matière et l’esprit comme les éléments indissociables d’un processus évolutif qui se développe de façon non-linéaire dans un système complexe. Par « théorie générale des systèmes », il ne faut donc pas entendre une théorie particulière (comme la théorie des nombres complexes), mais un modèle pouvant s’illustrer dans diverses branches du savoir (comme la théorie de l’évolution).
Il y a en fait trois niveaux d’analyse à distinguer :
- La science des systèmes, consistant à la fois dans un étude des systèmes particuliers dans les différentes sciences et une théorie générale des systèmes comme ensemble de principes s’appliquant à tous les systèmes. L’idée essentielle ici est que l’identification et l’analyse des éléments ne suffisent pas pour comprendre une totalité (comme un organisme ou une société) ; il faut encore étudier leurs relations. Bertalanffy s’est attaché à mettre en lumière les correspondances et les isomorphismes des systèmes en général : c’est tout l’objet d’une théorie générale des systèmes.
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