La tolérance
Vénérable Maîtresse et vous toutes mes sœurs, en vos grades et qualités, j’ai l’honneur de vous présenter ma planche sur le thème « la tolérance ».
Les questions portant sur la tolérance préoccupent les esprits depuis qu’il y a des hommes qui pensent.
En effet, John Locke, philosophe anglais du XVIIè siècle, dans sa « Lettre sur la tolérance » présente déjà cette qualité comme un élément central de la philosophie et la propose comme une réponse aux problèmes politiques posés par les questions religieuses de son époque. Ainsi, pour lui, seule une église qui prêche la tolérance peut être autorisée dans une société où la peur de l’invasion du catholicisme règne.
De même, Voltaire, écrivain du XVIIIè siècle, abordait aussi la question en dénonçant, dans une pièce, « l’intolérance religieuse » de son époque.
Les états membres de l’UNESCO, alarmés par la montée, à travers le monde, de l'intolérance, de la violence, du terrorisme, de la xénophobie, du racisme, et de la discrimination à ethniques et religieuses, ont adopté et signé, le 16 novembre 1995, une déclaration de principes sur la tolérance, afin de promouvoir la lutte contre l’intolérance.
La majeure partie des philosophes et autres organisations ayant abordé la question de la tolérance, s’accordent pour l’associer à un facteur de paix dans le monde. Mais la tolérance n’est pas qu’une simple une idée. C’est une manière de vivre. C'est un état d’esprit, une vertu. Il est important de cerner véritablement cette notion (I), avant de tenter d’en déterminer les réalités et les limites, questions dont les réponses demeurent encore mitigées (II). Après quoi, je tenterai de vous livrer mon propre vécu de la tolérance(III). I - Définitions
Dans la langue française la tolérance revêt plusieurs sens même si ce vocable est à distinguer de certaines notions qui lui sont proches.
1 - Ce qu’est la tolérance
Dans son sens le plus général, la tolérance, du latin « tolerare » qui signifie supporter,