La tour de babel
Dès le départ, les hommes sont soumis à un mécanisme totalitaire. Tout commence par la centralisation du roi où il met à profit le désir et les angoisses de son peuple pour imposer son pouvoir. En effet, les hommes craignent de leur dispersion qui est, pourtant, la porte de leur liberté ("de peur que nous soyons dispersés sur la face de toute la terre"). Il s'agit alors d'une non-distinction humaine dans la mesure où ils tiennent tous le même langage. Il existe par ailleurs un piège totalitaire dans cette construction. Les hommes s'encouragent les uns les autres à ce travail afin de bâtir, soi disant, une tour "dont la tête est dans les cieux" où les humains rencontrent leurs dieux. Cet encouragement emmène à une décision de servitude : ils choisissent donc une vie d'esclavage, sans vraiment se rendre compte. Dans la peur de la différenciation et de la singularité, le peuple soutient le roi et est soumis alors à une prétention totalitaire.
Le totalitarisme fonctionne, peut-on dire, sous le mode de l'uniformisation des humains. Savoir parler le même langage, se comprendre, avoir les mêmes idées permettant de se soutenir,...font leur bonheur. En effet, ils ont, en commun, cette peur de perdre leur identité en confrontant à l'inconnu si jamais, un jour, arrive la dispersion de la population. Cette soif populaire d'uniformité conduit alors à une pensée unique, ce qui peut aider à la règne du roi et son régime totalitaire.
Ainsi, le projet monumental de la tour en est un parfait exemple. Le peuple la construit dans le but de pouvoir accéder au Paradis, toucher l'Au-delà. Cette tour de Babel représente, en quelque sorte, le chemin qui y conduit. Elle symbolise le concept de la "verticale" et par conséquent le concept de la transcendance. De même pour les briques : les bâtisseurs travaillent ces